Solidarité Ukraine
INED Éditions. Sound Archives, European Memories of the Gulag
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La seconde arrestation

« LS. Oui, c'était déjà en 1946. J'ai quitté une cave, et de là, j'ai été transporté à Eberswalde dans une prison de prévention. J'y suis resté plusieurs mois en isolement. Pendant la journée, on n'avait pas le droit de s'asseoir dans la cellule. Quand je fais un petit inventaire, il n'y avait qu'un plancher en bois, qui se trouvait au-dessus de la terre. Et puis on n’avait pas de décoration, rien à part mes vêtements d'été que je portais. Et on n'avait pas le droit de s'asseoir, de dormir ou de s'appuyer contre le mur. Il fallait se placer au milieu et il y avait un judas, c'est-à-dire un trou à travers lequel les gardes regardaient. Et quand ils vous voyaient appuyés contre le mur, ils tapaient avec la clé contre la porte : "DEBOUT". Comment je les entendais dire « Camarade », je ne savais pas ce que cela voulait dire. Et puis on devait rester debout. On a frappé à la porte : « Lajis », oui Lajis pour parler des peines. On ne savait pas ce que c'était, mais on ne pouvait que rester là. MG. Vous étiez frappé pendant cet emprisonnement ? LS. Oui. Le soir, on devait rester couché, et même couché, je me sentais très fatigué. Puis rapidement il y a eu les interrogatoires. Mes interrogatoires ont duré toute la nuit. Une fois, j'ai été renversé d’une chaise qui n'a pas de dossier comme ici. Puis ils m’ont remis dessus : qu'as-tu fait pour la propagande antisoviétique ? »