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La stratégie d’Antanas Panavas et sa philosophie de survie

«…partout, partout dans la vie, je dis, il y a des paradoxes… Si tu te retrouves dans une situation difficile… il semble qu’on te jette dans un abîme… Après, ça dépend, si tu essaies de t’en sortir ou si tu n’essaies pas. Il y a eu des situations… s’en sortir par la force… ça dépend…

On dit qu’il est très important pour un homme de savoir ce qu’il est capable de faire et ce qu’il ne peut pas faire. Savoir ce que tu es capable de faire pour le poursuivre, et ce que tu ne peux pas faire et qu’il vaut mieux ne pas entreprendre car ça ne donnera rien.

C’est comme pour nous, dans les années 1951-1953, il semblait que nous étions devenus kolkhoziens et rien d’autre, on nous disait : “On vous a emmenés ici pour toujours, vous ne pouvez rien faire, restez kolkhoziens et c’est tout, adoptez nos coutumes et vivez”… Mais les Lituaniens se rendaient tout de même visite pour le Carême, Pâques et Noël, ils se ressemblaient, chantaient des chants religieux et se souvenaient des leurs… Après, ça c’est ouvert un peu à partir de 1953. Si tu voulais, tu pouvais sortir un peu de ce bourbier.

Lorsque les gens voyaient que tu faisais des efforts pour t’en sortir, ils te soutenaient un peu. Mais il fallait savoir… comme ils disaient à l’époque : “Connais tes limites. Ne sors pas trop tôt car la guillotine peut t’atteindre aussi…” On disait qu’il y avait une guillotine invisible qui se promenait… pour que tu connaisses ta place et ne la dépasses pas trop… Telles étaient les règles de vie…»