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Violences au camp

«Cette agressivité qu’il y avait là-bas entre nous ! C’était un camp mélangé. Et donc, les Russes sentaient qu’elles étaient en position de force, qu’elles pouvaient tout se permettre… elles le montraient, qu’elles avaient la priorité. Si elles voulaient mon pain,  elles le prenaient, c'est tout.
Et je ne pouvais rien dire parce qu’elles m’auraient frappée, et ça a continué comme ça.
Et celles qui n’étaient pas Russes, de quelles nationalités étaient-elles?
Il y avait de tout. De tous les Etats baltes, des Lithuaniennes, des Estoniennes… des Finlandaises aussi. Et puis des Ukrainiennes, il y en avait énormément. Elles étaient plus amicales, plus tolérantes, elles aimaient bien entrer en contact, mais elles non plus n’avaient rien.
Elles étaient comme toutes les autres… les Russes, par contre, elles obtenaient tout ce qu’elles voulaient. Elles allaient à la cuisine, amenaient des récipients et les remplissaient à ras bord.
Quand la cuisinière ne leur donnait rien, elles la frappaient. Tout le monde avait peur d’elles. Elles recevaient à manger dans leurs grands récipients, les ramenaient au baraquement et elles, elles mangeaient à leur faim.
Ou alors elles allaient à l’endroit où on coupait le pain et ramenaient tout le pain dont elles avaient besoin.
Il y avait une grande différence.»