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Exil sibérien, travaux forcés à Magadan

L'originalité de la biographie d'Eela Lõhmus réside sa double expérience de la répression stalinienne : elle a d'abord connu quelques mois d'exil sibérien en tant que "colon spécial", avant d'être jugée et condamnée à une peine de travaux forcés pour activités contre-révolutionnaires. Elle a conservé de ces années de déportation et de camps plusieurs photographies, donnant à voir l'environnement sibérien puis les travaux accomplis dans la Kolyma. Du village sibérien, en 1950, ressortent les figures de sa mère, particulièrement affectée par son nouveau mode de vie, et du logement, la "zemljanka", habitat sous-terrain de fortune répandu dans les forêts soviétiques en ces temps de pénurie.

A Magadan, comme de nombreux prisonniers dans la deuxième année des années 1950, Eela et ses co-détenues ont eu la possibilité, restreinte mais réelle, de se prendre en photos. Les images d'Eela reflète le monde carcéral féminin et la dureté des travaux accomplis par les jeunes femmes. Mais elles évoquent également les forts liens d'amitié et de solidarité qui se nouent entre les prisonnières.