Біографії

Anna Stasiewicz naît en déportation, en août 1940 à la station d'Ozerki (dans le territoire de l'Atlaï). Son père, légionnaire, ayant obtenu un lopin de terre, s'était installé dans la colonie Kowalki à l'est de la Pologne d'avant-guerre. Son statut de colon et son engagement militaire sont les raisons majeures qui conduisent à la déportation de la famille.

Il est déporté avec ses enfants et sa femme, enceinte d'Anna, le 10 février 1940. Les souvenirs des premières années de déportation ont été transmis à Anna par sa mère et son frère. Le 31 août 1940, la famille arrive dans le village Pervomaïski dans la région de Novossibirsk, qui réunissait exclusivement des détenus polonais. Ses parents y sont affectés aux travaux agricoles.

Amnistiés en 1941, ils s'installent dans le sovkhoze Krajczykovo, toujours dans la région de Novossibirsk. En 1943, en réponse à l'appel de Wanda Wasilewska, le père et le frère d'Anna rejoignent l'armée polonaise. Pour Anna Stasiewicz, les six premières années passées en Russie avant le retour en Pologne en juin 1946 sont peuplées de souvenirs de manque de vivres et de maladies.

À son retour en Pologne, la famille se retrouve sans logement à cause des nouveaux tracés des frontières, leur village se trouvant désormais en Ukraine. Anna et sa mère s'installent dans un bâtiment abandonné par les occupants nazis. L'accueil de la famille par les voisins du village est bienveillant. La mémoire de la déportation est restée en revanche plongée dans le silence en dépit des informations qui circulaient entre les déportés qui vivaient dans les villages alentours, et malgré les demandes formulées au sein de la famille de partager cette expérience. Les souvenirs de la déportation réapparaissent dans la vie d'Anna lors de son suivi médical, durant lequel est décelé l'impact sur sa santé.

L'entretien avec Anna Stasiewicz a été conduit en 2009 par Anieszka Niewiedzal.