«Ce qui m’a surpris à Kotlas c’était les nuits blanches. Nous sommes arrivés en juillet. A peine il commençait à faire noir que subitement de nouveau le jour se levait.
La chose la plus terrible c’était les énormes moustiques. Mon oncle, qui n’avait jamais fumé, s’y était mis pour les éloigner, mais ça ne marchait pas vraiment !
Personne ne tentait de fuir car il n’y avait nulle part où fuir.
Vous savez, quand le train s’est arrêté, d’un côté il y avait la forêt et de l’autre un fleuve assez tumultueux et encore la forêt, partout la forêt. Je crois que personne ne pouvait même rêver de fuir.
C’était très dur, tout le monde était si déprimé, si effrayé que personne ne faisait rien.
Même les enfants savaient qu’il ne fallait pas pleurer.
Il y avait des milliers et des milliers de personnes tout autour des bords du fleuve. Mais on n’entendait pas un mot, pas un bruit. Tout le monde était très inquiet.»