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Les territoires de la déportation
La géographie des lieux de déportation se rapproche de celle des camps. Parsemant le territoire soviétique, les camps sont plus nombreux dans les zones inhospitalières, les zones minières ou les chantiers ferroviaires ou industriels. Les déportés, eux, vont plutôt en milieu agricole ou forestier.
Il n’y a pas de lieux de déportation à l’ouest d’une ligne Léningrad-Moscou, où les camps sont cependant nombreux. Les déportés ne sont pas enfermés derrière des barbelés, mais envoyés dans des lieux où la nature fait office de murs d’enceinte.
Les territoires sont transformés grâce à ces déportés, de nouveaux villages se créent. Se constituent ainsi des territoires d’exil, les familles s’appropriant peu à peu les lieux. Les communautés nationales reconstituent des liens de solidarité, car les déportés d’une même région sont souvent envoyés vers des territoires identiques. Cependant les interdictions de circuler au-delà des limites du village et la dispersion des localités de peuplement créent des obstacles.
Les familles sont souvent éclatées. Le territoire soviétique fut parcouru d’une correspondance entre territoires d’origine, où est restée une partie de la famille, camps où sont souvent détenus les pères, et villages de peuplement.
Lorsqu’ils sont libérés, les pères partent à la recherche de leur famille. Si certains ont réussi à conserver un lien lorsqu’ils étaient dans le camp, d’autres découvrent au bout de semaines de recherche, où elle réside, une fois libérée.
Texte : Alain Blum et Jurgita Mačiulytė