Mémoires Européennes
du Goulag
CartoGraphie


TRAJECTOIRES  D'EXIL
Des parcours monde
Nombreux sont celles et ceux pour qui la déportation provoque une errance à travers le monde, au-delà de la traversée de l'immense espace soviétique vers leurs lieux de relégation ou d'emprisonnement. Les conditions qui entourent cette période marquée par les violences nazies et staliniennes, initient parfois des trajectoires qui traversent une partie du monde, après qu'elles ont été libérées de leur relégation. Ces trajectoires embrassant le monde nécessitent d’être représentées par deux cartes, aux échelles et projections différentes.
« Enfants de glace »
Les trajectoires des « Enfants de glace » traversent d'Ouest en Est, du Sud au Nord, l'espace soviétique. Ces trajets se font en deux temps, les enfants étant d'abord relégués dans l'Altaï, puis au nord du cercle polaire. Transportés enfants d'un point à l'autre, durant d'interminables trajets en train, puis par camions ou barges, ils atteignent les zones les plus extrêmes du territoire soviétique.
Un départ sans retour
Une partie des relégués ne rentrent jamais dans leur territoire d'origine, ni ne partent dans un ailleurs éloigné. Ils ou elles décident ou sont contraints pour diverses raisons de rester : insertion forte dans le lieu de relégation, passant parfois par un mariage ou une ascension sociale, échec des tentatives de réinsertion dans leur patrie, problèmes financiers, etc. Ils sont en minorité même s'il n'est pas possible d'en donner une estimation.
Prisons, camps et relégation
Parmi ceux et celles qui sont déportés, nombreux sont passés par les camps du Goulag. Leurs trajectoires sont faites d'une succession d'enfermements en prisons, de longs trajets en train ou à pied, d'alternance entre camps et villages spéciaux, dans des environnements géographiques extrêmes. Ils peuvent passer des froids terribles du Grand Nord aux vents brûlants des steppes d’Asie centrale.
Convois de déportation
Le premier moment de la déportation est marqué par l'arrivée des soldats des troupes de l’Intérieur du NKVD, accompagnés d’auxiliaires locaux, qui viennent arracher les futurs exilés à leur domicile, les emportent en camion ou en chariot vers une gare, avant de les embarquer dans des wagons de marchandises. Sont rassemblées dans un même convoi des personnes qui vivaient dans des lieux proches, souvent se connaissaient. Après un très long voyage, les familles sont dispersées par voie terrestre ou fluviale, dans des lieux proches ou éloignés les uns des autres.