BioGraphie
Irina TARNAVSKA
Irina Tarnavska naît en mars 1940 à Lvov en Galicie, en Ukraine occidentale désormais soviétique, d’une famille paysanne. Lors de la collectivisation des terres et afin de priver la résistance armée dans les montagnes des Carpates de moyens de subsistance, des milliers de familles paysannes sont déportés. Irina et sa famille sont déplacées de force le 31 décembre 1948 dans un hameau de la région de Tomsk, en Sibérie. La disette, la malnutrition de ses camarades d’école «maigres comme des squelettes», l’attente, le ventre creux, du retour de la mère du travail, sont au centre du récit d'Irina, ainsi que la description méticuleuse de tout ce qu’on trouve de comestible dans les bois, et de la richesse et la beauté de la nature sibérienne qui les sauva de la mort.
En 1958, elle est autorisée à rentrer en Ukraine, d’abord à Kiev, où elle étudie et travaille en même temps dans un hôpital et par la suite à la poste. Son rêve est de rentrer dans sa terre natale, en Galicie, mais une fois à Lvov, elle rencontrera de grandes difficultés pour obtenir sa domiciliation. Elle vit à la gare et est harcelée par la police. Finalement, un ami de son père l’aide et elle pourra trouver un logement et commencer une existence normale en travaillant dans une usine de matériel photographique et en formant une famille.
Ses parents vont trouver les moyens de rentrer quelques années après, au début des années 1960, et s’installent près de la ville de Tchernobyl. Peu de temps après l’accident de la centrale nucléaire son père meurt d’un cancer.
L'entretien avec Irina Tarnavska a été conduit en 2009 par Marc Elie et Marta Craveri.