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La faim
La faim, ne pas manger à sa faim, avoir constamment faim, être obsédé par la recherche de quelque chose à manger, être atteint du scorbut ou de cécité nocturne, par manque de vitamines, tels sont les états physiques et psychologiques présents dans presque tous les récits de nos témoins et tout particulièrement dans les récits de ceux qui étaient enfants lors de leur déportation. Nombreux parmi eux perdirent leurs parents, leurs frères et sœurs, suite aux difficultés à trouver des produits comestibles, y compris du lait pour les nourrissons. Certains, au moment de quitter leur maison, avaient pris avec eux des habits, des objets utiles qu'ils purent par la suite échanger sur place, contre de la nourriture. Tous apprirent à cueillir dans les bois des champignons, des racines et des fruits, quand la saison le permettait. Ceux qui furent déportés avant l’invasion allemande de l’URSS souffrirent encore davantage de la faim. Pendant la période de guerre, dans les camps de travail, environ un million de prisonniers en moururent et l’invalidité toucha 22 % d’entre eux. Dans les villages éloignés du Grand Nord et de Sibérie, où des milliers de familles avaient été reléguées, la disette était le quotidien autant des déportés que des autochtones.
Texte : Marta Craveri